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Flemme

Résumé

Entre ateliers d’écriture, de jeu ou encore de construction de cabanes, mon travail de ces dernières années m’a amené à côtoyer de nombreux adolescents, jusque dans mon processus de création dans lequel je tente de les impliquer pleinement, dès la genèse. Je me retrouve parfois déconcerté, décontenancé et sans réponse – face à leur refus d’agir qu’ils expriment avec un aplomb imperturbable : “J’ai la Flemme”

Que dire ? Que faire face à cela ? Ils ont l’air si sûrs d’eux.
De là est née d’abord une curiosité, puis un véritable désir de m’intéresser, de comprendre, de faire honneur à leur flemme et de la politiser. En créant ce spectacle avec et pour des adolescents, je désire me consacrer avec énergie et enthousiasme à la flemme, en la considérant comme un acte de désobéissance.

– Benoit Peillon, metteur en scène –

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Mise en scène : Benoit Peillon
Scénographie : Priscille Du Manoir, Alexandre Bazan
Créa. Lumière : Alexandre Bazan
Créa. Son : Clément Sandrin
Créa. Costumes : Marie-Pierre Morel-Lab
Jeu : Noémie Rimbert, Distribution en cours
Cirque : Maxime Reydel, Distribution en cours
Musicien : Joseph Le Nair
Régie générale : Justine Nahon
Production : Helia Ronat-Mallié

Prochaines dates

Une invitation à ralentir pour embarquer vers une terre de rêverie

Note d'intention

Je souhaite l’envisager comme une envie profonde de rester sur le bord, de refuser de participer au monde qui défile sous leurs yeux, à cette course effrénée et machinale imposée par notre époque. Un désir d’arrêter le temps, de le suspendre pour se recentrer, contempler, observer et comprendre sa place dans le monde, laisser la place aux autres humains et non humains et se mettre en quête de sens dans un monde qui ne leur ressemble pas.

Pour les ados, il s’agit d’un acte fort qui s’accompagne de transformations physiques et psychiques importantes qui questionnent le rapport à soi, à l’intime et à la représentation sociale.
Que souhaitent-ils nous dire ? Est-ce une volonté d’arrêter le temps par peur de l’échec, de l’avenir car ils n’y croient plus d’avance ?
Ces arrêts temporels ne seraient-ils pas profitables à la pensée, pour produire du sens ?
De quoi rêvent-les ados ? À quoi pensent-ils ?
Cette flemme viendrait-elle bousculer des valeurs et une morale, en avançant à contre-courant ?
Ces flemmards tant montrés du doigt seraient-ils des modèles pour le monde de demain ?

L’histoire prendra le temps de s’inventer et de s’écrire aux côtés d’adolescents, de neuropsychologues, ergothérapeutes, philosophes et en complicité avec l’autrice Mathilde Segonds à qui je passe une commande d’écriture.

Au plateau, je m’entoure d’un acrobate et d’une circassienne qui pratique la Roue Cyr, de deux comédien.nes et d’un trompettiste-DJ. Un travail de création visuelle sera réalisé avec l’auteur-illustrateur Gwenaël Manac’h qui m’accompagne dans une aventure au long cours sur ces prochaines saisons.
Les cinq interprètes mutualiseront leurs vocabulaires pour créer un langage commun. Les partitions chorégraphique, textuelle et musicale se déclineront pour raconter une histoire commune.

Flemme sera une invitation à ralentir pour embarquer vers une terre de rêverie, dans une odyssée collective, joyeuse et ludique.

Avec le projet Flemme, je souhaite raconter des histoires d’ados dans lesquelles tout le monde se reconnaîtra.
Mon travail de recherche puisera dans la flemme de Gaston Lagaffe, les « Je préférerais ne pas » de Bartleby le scribe, le lit d’Alexandre le bienheureux, les excuses douteuses d’Oblomov, des corpus de poésie contemplative, le droit à la paresse de Lafargue, les écrits de Spinoza, Deleuze et Foucault, les chansons des chanteurs teenage du moment ou encore la série #Bloqués.

Signe des temps, Le Petit Robert a annoncé que le terme « chiller » (de l’anglais « to chill » : prendre du bon temps à ne rien faire) fera son apparition dans son édition 2023.