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Flemme

Résumé

Nous sommes en 2082, le monde va vite, très vite, trop vite. Les ados sont mous, trop lents, trop bruyants, et impossible à comprendre. Pour ne pas ralentir la cadence du monde depuis la politique d’accélération mise en place par le président Brocard, les jeunes de 12 à 19 ans vivent leur adolescence dans des capsules de Somnogel.

« Avec le Somnogel, fini les idées noires, fini le corps et ses déboires-
Dans un espace professionnel vos ados seront gelés
Durs et rigides ils verront le monde se dérouler
Debout et immobiles ILs entendront les appels se passer
Puis à leurs 20 ans tout ronds, fraîs et instruits ils sortiront
Pimpants, métamorphosés, Adultes ils sortiront. »

L’histoire commence par un bug.  La capsule de Somnogel de Eda, 14 ans, se brise. La voici, la seule ado depuis 60 ans à s’ancrer dans le monde, à devoir comprendre son corps, mettre des mots sur ses pensées, trouver une place. A ne pas aller à la même vitesse que le reste du monde. Se cacher ? trouver un refuge ? se faire entendre ? Lier des liens ? s’ouvrir ? se fermer ?

C’est un récit émancipateur que l’on va suivre, le voyage initiatique de Eda qui va œuvrer à son rythme pour parvenir à redonner une place aux ados dans ce monde.

Sur son chemin, elle croisera avec fracas la route de ses parents, trouvera refuge dans les paroles de sa grand-mère, rencontrera Molito – un ado oublié, et parviendra à dégeler son pote Akim….ensemble ils parviendront à offrir un souffle de flemme au monde en essayant de ralentir le monde pour trouver leurs places.

spectacle flemme institout théâtre

Mise en scène : Benoît Peillon

Texte : Mathilde Segonds

Interprétation : Alexandre Bazan, Christian Franz, Joseph Le Nair ou Robin Mora Nardi (en alternance), Marisol Lucht, Maxime Reydel, Noémie Rimbert. 

Collaboration chorégraphique : Raphaël Billet 

Scénographie : Priscille du Manoir, Zélie Canouet

Création lumière : Guislaine Rigollet

Création son : Christophe Tarro-Toma

Création costume : Marie Pierre Morel-Lab

Polymate : Louise Rozé

Régie générale : Justine Nahon

Coproductions : Le Vellein – Scènes de la CAPI – Isère ; Scène Nationale de Bourg en Bresse; Espace 600 – Scène Conventionnée Arts, Enfance, Jeunesse ; Ciel – scène européenne pour l’enfance et la jeunesse (Lyon); Travail et Culture Saint-Maurice – l’Exil ; Espace Aragon – Communauté de Communes Le Grésivaudan ; Yzeurespace – Scène régionale Auvergne-Rhône-Alpes; Espace Paul Jargot-ville de Crolles – Scène ressource en Isère; La Coloc de la culture – Scène conventionnée d’Intérêt National Arts, Enfance, Jeunesse;  Fonds de soutien doMino

 

Soutiens : Ministère de la culture – DRAC; Ministère de la culture – DGCA, Département de l’Isère; Région Auvergne-Rhône-Alpes; Direction Générale de la Création Artistique : Aide au compagnonnage auteur.ice, Aide au Compagnonnage Compagnie Ariadne, Ecole de la Comédie de Saint-Etienne / DIESE # Auvergne-Rhône-Alpes; Dispositif d’aide à l’insertion professionnelle Jeune Cirque National ; TMG – Atelier de construction de décor

 

Aide à la résidence : Théâtre de Cusset-scène conventionnée d’intérêt national (03);La Minoterie, Pôle de création jeune public et d’éducation artistique (21); Soutien à la production et accueil en résidence du Centre Dramatique Des Villages du Haut Vaucluse SCIN Art en Territoire; avec le soutien de l’Adami, SPEDIDAM

Prochaines dates

Prochaines dates

Note d'intention

Je souhaite envisager  la flemme comme une envie profonde de rester sur le bord, de refuser de participer au monde qui défile sous leurs yeux, à cette course effrénée et machinale imposée par notre époque. Un désir d’arrêter le temps, de le suspendre pour se recentrer, contempler, observer et comprendre sa place dans le monde, laisser la place aux autres humains et non humains et se mettre en quête de sens dans un monde qui ne leur ressemble pas.

Pour les ados, il s’agit d’un acte fort qui s’accompagne de transformations physiques et psychiques importantes qui questionnent le rapport à soi, à l’intime et à la représentation sociale. Que souhaitent-ils nous dire ? Est-ce une volonté d’arrêter le temps par peur de l’échec, de l’avenir car ils n’y croient plus d’avance ?
Ces arrêts temporels ne seraient-ils pas profitables à la pensée, pour produire du sens ?
De quoi rêvent-les ados ? À quoi pensent-ils ?
Cette flemme viendrait-elle bousculer des valeurs et une morale, en avançant à contre-courant ?

Est ce que la « non-action » pourraient être considérée comme un acte de désobéissance ?
Ces flemmards tant montrés du doigt seraient-ils des modèles pour le monde de demain ?

L’histoire prendra le temps de s’inventer et de s’écrire aux côtés d’adolescents, de neuropsychologues, ergothérapeutes, philosophes et en complicité avec l’autrice Mathilde Segonds à qui je passe une commande d’écriture.

Au plateau, je m’entoure d’un acrobate et d’une circassienne qui pratique la Roue Cyr, de deux comédien.nes et d’un trompettiste-DJ.
Les cinq interprètes mutualiseront leurs vocabulaires pour créer un langage commun. Les partitions chorégraphique, textuelle et musicale se déclineront pour raconter une histoire commune.

Flemme sera une invitation à ralentir pour embarquer vers une terre de rêverie, dans une odyssée collective, joyeuse et ludique.

Avec le projet Flemme, je souhaite raconter des histoires d’ados dans lesquelles tout le monde se reconnaîtra.
Mon travail de recherche puisera dans la flemme de Gaston Lagaffe, les « Je préférerais ne pas » de Bartleby le scribe, le lit d’Alexandre le bienheureux, les excuses douteuses d’Oblomov, des corpus de poésie contemplative, le droit à la paresse de Lafargue, les écrits de Spinoza, Deleuze et Foucault, les chansons des chanteurs teenage du moment ou encore la série #Bloqués.

Signe des temps, Le Petit Robert a annoncé que le terme « chiller » (de l’anglais « to chill » : prendre du bon temps à ne rien faire) fera son apparition dans son édition 2023.